Qu’est-ce que l’éco-anxiété?
Ce sont toutes les émotions et sentiments générés par la conscience du changement climatique, la perte de la biodiversité, la 6ème extinction des espèces… En terme d’émotions, citons la peur, la colère, la tristesse… et côté sentiments: l’impuissance, la culpabilité, l’incompréhension… Etc.
Comme vous pouvez le constater, cela n’inclue pas uniquement de l’anxiété. C’est pour cela qu’on utilise de plus en plus un autre terme, celui de « solastalgie ». Dans lequel on inclut aussi plus largement la conscience de problèmes sociétaux, et à ce à différentes échelles allant du local à l’international. Citons notamment : les tensions et pénuries sur les ressources minières, l’eau, les énergies, les matières etc. mais aussi les tensions sociales, guerres … finalement, tous les dérèglements générés par l’être humain sur la planète, que nous sommes en train de reprendre dans la figure. On constate que ce terme d’éco-anxiété a dépassé l’unique sujet du changement climatique.
Qui est touché par ce phénomène ?
Jusqu’à il y a peu, l’éco-anxiété touchait principalement les personnes navigant dans la sphère que je nommerai « écolo ». Et plus récemment, surtout depuis que des manifestations du changement climatique, et diverses pénuries, sont arrivées en France de manière plus prégnante, je pense aux méga-feux, aux canicules à répétition, aux pénuries d’eau, aux problèmes énergétiques, que ce soit électricité, pétrole, gaz…, on constate à présent qu’un plus large panel de catégories sociales est impacté par l’inquiétude face à tous ces phénomènes. Ça va du stress léger à la dépression, suivant chacun, et ça se manifeste en fonction du tempérament de la personne et de son niveau de conscience des phénomènes (voir notamment l’échelle de conscience de Paul Chefurka).
Est-ce qu’on devrait tous se sentir ou devenir éco-anxieux ?
Sachez que l’éco-anxiété n’est pas une fatalité ni un état immuable, duquel on ne sortirait plus. La bonne nouvelle, c’est quelles que soient les émotions, et quel que soit ce qui les génère, les émotions sont comme des vagues. Et il est tout à fait possible d’apprendre à surfer sur ces vagues ! Donc rassurez-vous, tout n’est pas perdu si vous souffrez ou pensez souffrir de solastalgie ! Alors, certes, nous sommes en train de perdre notre zone de confort, la zone de confort c’est ce que l’on connaît, ce dont on a l’habitude. Mais : nous souffrons aussi, bien souvent, de dissonance cognitive. La dissonance cognitive c’est l’écart entre ce que je pense qu’il serait bien de faire, et ce que je fais réellement. En plus : nous sommes très peu habitués à naviguer avec nos émotions inconfortables. Et aussi: nous avons, pour la majorité d’entre nous, un besoin de contrôle de notre environnement, en plus d’un côté anthropocentré. Sans parler de notre recherche de bonheur permanent et absolu, qui nous est notamment ventée et vendue par la société de consommation… autant de notions intéressantes et importantes pour traiter du sujet.
J’ai à coeur de transmettre des clés pour mieux comprendre le phénomène d’éco-anxiété, mieux la vivre et s’en servir comme d’un levier vers l’action et le changement dans nos manières de faire au quotidien…